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Les stocks de maisons neuves invendues atteignent des creux historiques

20 avril, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Bien que la construction ait augmenté pendant la pandémie, la pénurie de logements au Canada s’est aggravée en 2022, les stocks de maisons neuves invendues tombant à des creux historiques dans tout le pays.

Dans les six plus grandes villes du Canada, le nombre de nouvelles unités non écoulées, qui comprend les maisons en propriété absolue et les unités en copropriété, a diminué jusqu’à 69 % entre les cinq années précédant la pandémie et 2022.

Selon le dernier rapport sur l’offre de logements de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) , la hausse des taux d’intérêt a de plus en plus affecté les actions des acheteurs et des promoteurs immobiliers en 2022, entraînant une croissance variée de la construction résidentielle.

Tour des villes

À Toronto, les mises en chantier ont augmenté de 7,7 % par an pour atteindre 45 109, leur plus haut niveau depuis 2012. Le bond est principalement dû à la construction élevée d’appartements en copropriété, résultat de deux années de fortes préventes. Pendant ce temps, le stock de maisons achevées et invendues a terminé l’année à 530 unités, le deuxième niveau le plus bas jamais enregistré.

À Ottawa, les mises en chantier ont augmenté de 7,9 % pour atteindre 11 032, un sommet sans précédent. Comme à Toronto, l’augmentation totale a été stimulée par une hausse des mises en chantier d’appartements. Pour la première fois en plus de 20 ans, le secteur représentait plus de 50 % du total des mises en chantier de la ville.

En fait, la construction d’appartements, qu’il s’agisse de locations construites à cet effet ou de condos, a augmenté dans chacun des six marchés inclus dans le rapport. Une telle densification accrue est un « outil important » pour améliorer l’abordabilité du logement, a noté la SCHL.

Avec des prix des maisons relativement abordables, les taux de croissance annuels totaux les plus élevés ont été observés à Calgary et à Edmonton. Le premier a vu les mises en chantier augmenter de 15,2 % pour atteindre 17 306, tandis que les mises en chantier du second ont augmenté de 16,3 % pour atteindre 14 586. Les 25 983 mises en chantier de Vancouver sont demeurées relativement inchangées par rapport aux niveaux de 2021, avec une baisse de seulement 0,1 %.

En revanche, les mises en chantier à Montréal ont diminué de 25,3 % pour s’établir à 24 149. Bien que la baisse semble drastique, elle fait suite à un nombre record de mises en chantier en 2021, et retombe dans la lignée des moyennes récentes.

Alors que les taux d’intérêt ont joué un rôle important dans le taux de nouvelles constructions en 2022, le rapport prévient que le plein impact des taux élevés est encore à venir.

« Dans certains centres, les mises en chantier désaisonnalisées ont commencé à baisser à la fin de 2022 et au début de 2023 », a déclaré Francis Cortellino, spécialiste principal de l’analyse du marché de l’habitation à la SCHL.

« L’environnement de taux d’intérêt plus élevés ralentira probablement l’activité de construction dans plus de centres en 2023. », a-t-il commenté.

« Les taux de financement actuels peuvent rendre certains projets non viables ou rendre le financement de la construction plus difficile à obtenir », a noté Eric Bond, spécialiste principal de l’analyse du marché de l’habitation à la SCHL.

La baisse anticipée des mises en chantier au cours de l’année à venir n’augure rien de bon pour l’offre déjà en baisse au Canada. Avec des stocks à un creux historique sur le marché du neuf, la demande se transférera vers les marchés de la revente et de la location, a averti la SCHL. Ce changement exerce une pression à la hausse sur les prix, érodant davantage l’abordabilité dans les plus grands marchés du Canada.

Selon la SCHL, le Canada doit augmenter le taux régulier de construction de logements de 3,5 millions d’unités d’ici 2030 afin de relever les défis croissants en matière d’abordabilité.