Articles

L’inflation a ralenti au Canada en juillet

20 août, 2024   |   Par Kadiatou Bah

L’inflation au Canada a ralenti à son rythme le plus lent depuis plus de trois ans, ce qui maintient la banque centrale sur la bonne voie pour réduire ses taux pour une troisième réunion consécutive le mois prochain.

L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,5 % en juillet par rapport à l’année précédente, après avoir ralenti à 2,7 % le mois précédent, a annoncé mardi Statistique Canada à Ottawa.

La décélération a été généralisée, tirée par la baisse des prix des voyages, des véhicules de tourisme et de l’électricité, et a marqué le septième mois consécutif de taux directeurs se situant dans la fourchette cible de la banque centrale. Il s’agit également du taux d’inflation annuel le plus bas du pays depuis mars 2021.

Le rendement des obligations canadiennes d’État à deux ans ayant baissé de cinq points de base à 3,274 %. Le huard a réduit la plupart des gains de la journée par rapport au billet vert, s’échangeant à 1,36 $ CA pour un dollar américain à 9 h, heure d’Ottawa. Les rendements des obligations du Trésor américain ont également poursuivi leur baisse dans le contexte de la remontée des obligations canadiennes.

Sur une base mensuelle, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,4% en raison de la hausse des prix de l’essence, ce qui correspond également aux attentes. Il a augmenté de 0,3% en données corrigées des variations saisonnières.

Les deux indicateurs d’inflation de base de la banque centrale ont diminué, s’établissant en moyenne à 2,55% sur un an, contre 2,7% un mois plus tôt. Les économistes s’attendaient à 2,65%.

La moyenne mobile sur trois mois des taux de base semble être tombée à un rythme annualisé de 2,71 %, contre 2,91 % en juin.

Les données de mardi donneront aux responsables de la Banque du Canada une piste claire pour procéder à une nouvelle baisse de taux de 25 points de base le 4 septembre, ce qui est largement attendu par les observateurs. La plupart des économistes prévoient également des baisses lors des deux réunions suivantes, en octobre et en décembre, ce qui correspond aux paris du marché.

« Nous pensons que la Banque du Canada poursuivra sa politique de baisse des taux d’intérêt et agira à nouveau en septembre, en donnant la priorité à la croissance économique alors que l’inflation ralentit », a déclaré Andrew DiCapua, économiste à la Chambre de commerce du Canada, dans un communiqué.

« Les taux d’intérêt restent trop restrictifs compte tenu de la faiblesse de la croissance sous-jacente. », DiCapua.

Le rapport sur l’inflation de juillet est le seul rapport sur les prix à la consommation avant la prochaine décision sur les taux d’intérêt. Il fait suite à une enquête sur la population active qui a montré que le pays avait perdu 2 800 emplois ce mois-là tandis que le taux de chômage se maintenait à 6,4 %, le plus élevé depuis plus de deux ans.

Les données du produit intérieur brut pour le deuxième trimestre doivent être publiées le 30 août et seront les dernières données économiques majeures avant la décision de la banque centrale.

Lors de leurs délibérations le mois dernier, certains responsables de la Banque du Canada ont déclaré qu’ils craignaient qu’un nouveau déclin du marché du travail puisse retarder la reprise des dépenses de consommation et exercer une pression à la baisse sur la croissance.

La Réserve fédérale devrait également procéder à une baisse de taux de 25 points de base lors de sa prochaine réunion, les 17 et 18 septembre. Les économies des deux pays sont étroitement liées et l’assouplissement attendu aux États-Unis permettra au gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, de continuer à normaliser les coûts d’emprunt sans risquer de conséquences pour le huard.

« Il n’y a rien dans le rapport sur l’IPC qui pourrait inquiéter la Banque du Canada et empêcher une réduction de 25 points de base lors de la réunion de septembre », a déclaré Charles St-Arnaud, économiste en chef chez Alberta Central, dans un courriel. Une réduction plus importante signalerait que la banque est en « mode panique », ce qui n’est pas justifié par les données, a-t-il ajouté.

Benjamin Reitzes, stratège en taux et en macroéconomie à la Banque de Montréal, a également déclaré que les données confirment une baisse d’un quart de point le mois prochain. « Il n’y a pas d’urgence à agir plus énergiquement à ce stade, mais les réductions continueront à se produire alors que l’inflation continue de se rapprocher de 2 % et que l’économie présente un écart de production important », a-t-il déclaré dans un courriel.

En juillet, les intérêts hypothécaires et les loyers sont restés les principaux contributeurs à la variation annuelle du taux d’inflation. Les intérêts hypothécaires ont augmenté de 21 % en juillet, contre 22,3 % en juin, tandis que les loyers ont augmenté de 8,5 % contre 8,8 % auparavant. Hors frais de logement, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,2 % par rapport à l’année précédente, contre 1,3 % en juin.

Hors alimentation et énergie, l’indice a progressé de 2,7% par rapport à l’année précédente, contre 2,9% en juin. L’inflation des services a augmenté de 4,4%, contre 4,8% en juin. Les prix des biens ont augmenté de 0,3% par rapport à l’année précédente.

Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 2,7%, contre 2,8% en juin.

À l’échelle régionale, l’inflation annuelle a augmenté à un rythme plus lent en juillet par rapport à juin dans cinq des dix provinces. L’inflation a ralenti le plus dans les provinces de la côte est, soit l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse, en raison d’une décélération des prix de l’essence, du mazout et des autres carburants.