Les prix à la consommation au Canada ont augmenté au rythme le plus lent depuis juin, un signe rassurant pour les décideurs des banques centrales et les autres agents économiques. Les taux sont désormais jugés suffisamment élevés pour calmer les pressions inflationnistes.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,1 % en octobre par rapport à l’année dernière, après une hausse de 3,8 % en septembre, a rapporté Statistique Canada mardi à Ottawa.
Ce ralentissement s’explique en grande partie par la baisse des prix de l’essence, tandis que les principaux contributeurs à la hausse restent les intérêts hypothécaires, les produits d’épicerie et le loyer.
Sur une base mensuelle, l’indice a augmenté de 0,1%, conforme aux attentes et après une baisse de 0,1% en septembre.
Les obligations canadiennes à court terme ont réduit leurs gains antérieurs, ramenant le rendement de référence sur deux ans à 4,4 % à 8 h 42, heure d’Ottawa.
Deux mesures annuelles clés de l’inflation qui sont suivies de près par la Banque du Canada et qui filtrent les composantes présentant des fluctuations de prix plus volatiles ont diminué en moyenne de 3,6 %, contre 3,8 % révisé à la hausse un mois plus tôt.
« À mesure que l’on approfondit la surface, on obtient de très bonnes nouvelles concernant les chiffres de l’inflation sous-jacente », a déclaré Robert Kavcic, économiste principal à la Banque de Montréal. « Une politique plus stricte semble fonctionner. »
Les chiffres publiés mardi prolongent les progrès enregistrés en septembre dans la lutte contre l’inflation. Ces données donneront aux décideurs politiques davantage de certitude que leurs précédentes hausses de taux contribuent à ralentir l’économie et l’inflation. Macklem et ses collaborateurs ont maintenu les taux d’intérêt à 5 % pour la deuxième réunion consécutive le mois dernier.
Il s’agit du seul rapport sur l’inflation avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur le taux directeur, le 6 décembre, date à laquelle la majorité des économistes s’attendent à ce que la banque maintienne à nouveau les coûts d’emprunt inchangés.
« À l’avenir, un contexte économique faible devrait contribuer à limiter davantage les prix de ces mesures et pourrait permettre à la Banque du Canada de commencer à réduire ses taux dès le deuxième trimestre de l’année prochaine », a déclaré Katherine Judge, économiste à la Banque Canadienne Impériale de Commerce dans un rapport aux investisseurs.
Dans son rapport sur la politique monétaire du mois dernier, la banque centrale a déclaré qu’elle s’attend à ce que l’indice des prix à la consommation s’établisse en moyenne à environ 3,5 % jusqu’à la mi-2024, mais a réduit ses prévisions de croissance du produit intérieur brut parce que les consommateurs se replient sur la demande. Les décideurs politiques s’attendent désormais à atteindre l’objectif d’inflation de 2 % au second semestre 2025, ce qui est repoussé par rapport à une précédente prévision de mi-2025.
Macklem prononcera mercredi un discours sur le coût d’une inflation élevée devant la Chambre de commerce de la région de Saint John, au Nouveau-Brunswick.
En octobre, l’inflation des biens a ralenti à 1,6 %, tirée par la baisse des prix à la pompe. Les prix de l’essence ont chuté de 7,8 % par rapport à l’année dernière après avoir augmenté de 7,5 % un mois plus tôt, tandis que les prix des produits alimentaires ont poursuivi leur tendance à une croissance plus lente d’une année à l’autre, avec une augmentation de 5,4 % après une hausse de 5,8 % en septembre.
Mais l’inflation des services a atteint 4,6%, soit plus vite que le rythme de 3,9% de septembre, ce qui a exercé une pression à la hausse sur les prix à la consommation, largement tirée par la hausse des prix des voyages, des loyers et des taxes foncières.
Les prix des voyages organisés ont augmenté de 11,3 % par rapport à l’année dernière, après une baisse de 2,2 % en septembre, la croissance plus rapide des prix étant largement tirée par les voyages vers des destinations américaines.
Les Canadiens ont continué de ressentir l’impact de la hausse des coûts de location, qui ont augmenté de 8,2 % par rapport à il y a un an, comparativement à 7,3 % en septembre.
Cette augmentation reflète une accélération dans la plupart des provinces, les hausses les plus importantes étant enregistrées en Nouvelle-Écosse et en Alberta, où les prix des loyers ont augmenté respectivement de 14,6 % et 9,9 %.
Les impôts fonciers et autres charges spéciales, fixés annuellement en octobre, ont augmenté de 4,9 % par rapport à l’année dernière.
Il s’agit de la plus forte augmentation depuis octobre 1992, les propriétaires payant davantage dans presque toutes les provinces, les municipalités ayant besoin de budgets plus importants pour couvrir la hausse des coûts. Le Manitoba est la seule province où les impôts fonciers ont diminué.
À l’échelle régionale, les prix ont augmenté à un rythme plus lent qu’il y a un an par rapport à septembre dans les 10 provinces canadiennes.