L’inflation et les dépenses de consommation aux États-Unis et au Canada se sont accélérées le mois dernier, mettant en évidence des pressions constantes sur les prix et une demande qui inciteront surtout les décideurs de la Réserve fédérale à augmenter davantage les taux d’intérêt.
Focus sur les Etats-Unis
L’indice des prix des dépenses de consommation personnelle et une mesure de base qui exclut les aliments et l’énergie, les indicateurs d’inflation préférés de la Fed, ont tous deux dépassé les prévisions. Les données du département du Commerce ont également surpris avec la plus forte hausse des dépenses des ménages depuis le début de l’année.
Combinées à d’autres rapports de ce vendredi montrant une augmentation des commandes d’équipements commerciaux et une reprise des importations de marchandises, les données indiquent que la demande continue de progresser.
Les dépenses de consommation, ajustées en fonction des prix, ont augmenté de 0,5 %, la plus forte progression depuis le début de l’année, les dépenses en biens et services ayant augmenté.
Alors que le rythme de l’inflation s’est modéré depuis qu’il a culminé il y a un an, la résistance de la demande des ménages et la stabilité des investissements des entreprises risquent de maintenir les pressions sur les prix à un niveau élevé.
Vers une autre hausse des taux de la Fed
C’est le défi auquel sont confrontés les responsables de la Fed alors qu’ils débattent de l’opportunité de suspendre leur campagne de hausse des taux et d’évaluer les implications d’une politique plus stricte sur le système bancaire et l’économie plus largement.
À la suite des rapports, les traders ont augmenté les paris sur une hausse des taux de la Fed en juin et considèrent désormais une telle décision comme plus probable qu’une pause. Les rendements du Trésor ont bondi après le rapport.
Les pressions sur les prix montrent peu de signes de ralentissement rapide, et un marché du travail vigoureux continue de donner aux Américains les moyens financiers de continuer à dépenser.
Toute persistance de l’inflation dans le secteur des services, due en partie à la forte croissance des salaires dans ces industries, risque de maintenir la croissance des prix au-dessus de l’objectif de 2 % de la Fed dans un avenir prévisible.
Une mesure dite d’inflation « super core » étroitement surveillée par la Fed, soit le coût des services hors logement et énergie, a augmenté de 0,4% en avril, la plus forte progression d’un mois sur l’autre depuis le début de l’année.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a souligné l’importance d’examiner un tel chiffre pour évaluer les perspectives d’inflation. Sur une base annuelle, la mesure a augmenté de 4,6 %.
Répartition des dépenses américaines
Du côté des dépenses, le rapport suggère que l’économie a pris un bon départ au deuxième trimestre.
Sur une base ajustée en fonction de l’inflation, les dépenses en biens ont augmenté de 0,8 %, la plus forte depuis janvier et reflétant des achats plus importants d’automobiles et de produits pharmaceutiques. Les dépenses en services ont augmenté de 0,3 %, également la plus forte hausse en trois mois et sont fait mener par les services financiers et les assurances ainsi que les soins de santé.
Dans le même temps, le revenu disponible corrigé de l’inflation, le principal soutien aux dépenses de consommation, est resté inchangé après des augmentations de 0,2 % au cours des deux mois précédents. Le chiffre d’avril était le plus faible depuis la moitié de l’année dernière. Le taux d’épargne est tombé à 4,1 %.
Les salaires et traitements, non corrigés des prix, ont augmenté de 0,5 %. Les revenus nominaux ont augmenté de 0,4 %, une accélération par rapport au mois précédent.
Des données distinctes ont montré que les commandes de biens d’équipement non militaires, un indicateur de la demande d’équipements commerciaux, ont bondi de 1,4 %, la plus forte progression depuis décembre 2021. Le total des réservations de biens durables a augmenté de 1,1 %.
Autre signe de robustesse de la demande intérieure américaine, le déficit du commerce des marchandises des États-Unis a augmenté en avril pour atteindre 96,8 milliards de dollars, le plus important depuis octobre. Les importations ont augmenté de 1,8 %, tandis que les exportations ont chuté. Les données ne sont pas corrigées de l’inflation.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
