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L’inflation provoque des pressions sur les prix déjà hors de contrôle

17 avril, 2022   |   Par Kadiatou Bah

« Le choc d’inflation s’aggrave, le choc des taux ne fait que commencer, le choc de récession arrive », ont déclaré les stratèges de la Bank of America

Juste avant la publication des données de l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis pour mars 2022, la semaine dernière, la Bank of America (BofA) a averti que l’inflation « provoque des récessions » et que les pressions sur les prix sont déjà hors de contrôle.

L’inflation a des sommets

Tous les regards étaient tournés vers la publication macroéconomique de mardi dernier sur l’inflation aux États-Unis. Le consensus des marchés s’attendait à ce que l’inflation annuelle atteigne 8,4 % soit un nouveau sommet de quatre décennies. L’indice des prix à la consommation aux États-Unis a effectivement augmenté de 8,5% marquant ainsi la plus forte hausse depuis la fin de l’année 1981.

Une attention particulière est accordée à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’essence. « À la lumière de la situation macroéconomique et géopolitique actuelle, une récession est à venir », ont déclaré les stratèges de la Bank of America dans leur récent rapport.

Récession à venir

« Le ‘choc d’inflation’ s’aggrave, le ‘choc des taux’ ne fait que commencer, le ‘choc de récession’ arrive », ont déclaré les stratèges de la Bank of America. « L’inflation provoque des récessions : celle de la fin des années 60 a été précédée par l’inflation des prix à la consommation, la récession en 1973 a été précédée par les chocs pétroliers et alimentaires, celle de l’année 1980 par le pétrole, en 1990-1991 par l’IPC, en 2001 par la bulle technologique, et en 2008 par la bulle immobilière; les derniers dominos à baisser en termes d’attentes de récession sont des rendements plus élevés et un dollar plus faible sans oublier une courbe de rendement plus raide », selon l’analyse.

Le rapport de la Bank of America cite également l’indice des prix alimentaires de l’ONU, qui a atteint un niveau record après avoir bondi de 13% en mars. Au début du mois d’avril 2022, l’ONU a déclaré que l’indice des prix des denrées alimentaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) était en moyenne de 159,3 points après avoir enregistré 141,4 points en février.

Selon les stratèges de la banque, l’inflation est hors de contrôle indique le rapport. « La ‘mauvaise hausse’ des rendements menace la croissance économique ; nous disons qu’un grand ralentissement est à venir, mais nous reconnaissons que le consensus va rapidement dans cette direction », selon le rapport.

La majeure partie des perspectives est la Réserve fédérale belliciste, qui lance des hausses de taux et un assouplissement quantitatif (QE) ce printemps et cet été.

« La nouvelle ère de la Fed tardivement belliciste qui souhaite soudainement s’attaquer aux problèmes d’inégalité de la richesse et d’inflation via la politique monétaire commence par le marché boursier surévalué », ont écrit les stratèges. « Le programme QE a induit des actifs financiers très haussiers », indique le rapport.

La banque estime qu’une récession pourrait déclencher une baisse du S&P 500 sous le niveau de 4 000 d’ici la fin de 2022, cela représenterait une baisse potentielle de 11% par rapport aux niveaux actuels.

Mai un mois chargé pour la Fed

Le grand événement macroéconomique de la semaine dernière, encore en digestion dans le marché, est la publication du procès-verbal de la réunion de mars du FOMC (Federal Open Market Committee), qui a révélé le plan de la Fed visant à réduire son bilan de 95 milliards de dollars par mois sera probablement lancé en mai.

La Fed envisage également des hausses de taux de 50 points de base lors de ses prochaines réunions, que le marché évalue hautement probable pour mai, à l’instar du Canada. « De nombreux participants ont noté qu’une ou plusieurs augmentations de 50 points de base dans la fourchette cible pourraient être appropriées lors de futures réunions, en particulier si les pressions inflationnistes restaient élevées ou s’intensifiaient », indique le procès-verbal.