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Macklem réitère que les taux doivent encore augmenter

26 novembre, 2022   |   Par Kadiatou Bah

Pour la deuxième fois ce mois-ci, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que les taux d’intérêt devaient encore augmenter.

Il a réitéré ce commentaire mercredi alors qu’il s’exprimait devant le Comité des finances à Ottawa.

Face à une inflation toujours élevée et à une économie qui continue d’être en importante demande, Macklem a déclaré que la Banque du Canada tentait d’équilibrer les risques de sous-resserrement et de resserrement excessif.

« Si nous n’en faisons pas assez, les Canadiens continueront d’endurer les épreuves de l’inflation élevée. Et ils en viendront à s’attendre à une inflation élevée persistante, ce qui nécessitera des taux d’intérêt beaucoup plus élevés et, potentiellement, une grave récession pour contrôler l’inflation », a-t-il déclaré, répétant les commentaires qu’il avait faits plus tôt dans le mois.

« Si nous en faisons trop, nous pourrions ralentir l’économie plus que nécessaire. Et nous savons que cela a des conséquences néfastes sur la capacité des gens à rembourser leurs dettes, pour leurs emplois et pour leurs entreprises », a-t-il dit.

Macklem a reconnu que l’impact de la hausse des taux commence à peser sur la croissance, en particulier les parties les plus sensibles aux taux d’intérêt, comme le logement et les dépenses en articles coûteux.

« Mais les effets de taux plus élevés mettront du temps à se propager dans l’économie », a-t-il ajouté. Selon les prévisions actuelles, la croissance économique devrait stagner à « près de zéro » au cours des prochains trimestres.

Jusqu’à présent, la Banque a relevé son taux cible du financement à un jour de 350 points de base cette année, le faisant passer d’un creux de 0,25 % à 3,75 % aujourd’hui.

« Mais le taux directeur doit encore augmenter », dit Macklem. Le degré de hausse dépendra de l’impact de la politique monétaire sur la demande, de l’évolution des problèmes d’offre et de la manière dont l’inflation et les anticipations d’inflation réagiront au cycle de resserrement actuel, selon lui.

« Nous nous rapprochons, mais nous n’en sommes pas encore là », a-t-il déclaré.

Prévisions actuelles de hausse des taux pour décembre

Dans la perspective de la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux, le 7 décembre, les marchés obligataires anticipent actuellement une probabilité de 88 % d’une hausse des taux d’un quart de point, tandis que de nombreux économistes bancaires continuent de s’attendre à une hausse de 50 points de base. Cela porterait le taux cible du financement à un jour de la Banque à 4,25 %, un niveau observé pour la dernière fois en 2008.

Alors que l’inflation de septembre a été légèrement inférieure aux attentes du marché, les observateurs affirment qu’une donnée clé pour confirmer leurs prévisions sera le rapport sur l’emploi de novembre, qui sera publié la semaine prochaine.

Les données sur l’inflation d’octobre « soulignent la nécessité pour la Banque du Canada de maintenir la pression sur les taux d’intérêt pour aider à faire baisser l’inflation », a écrit Leslie Preston, économiste à la TD. « Le rapport sur l’IPC d’octobre est l’une des deux principales publications de données restantes avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux dans trois semaines, et il coche certainement la case d’une autre hausse de 50 points de base. », avait-elle prédit avant que cette donnée ne soit publiée.

Les économistes de Desjardins, quant à eux, suggèrent que les dernières données sont un signe que la « lumière apparaissant au bout de ce long tunnel ».

« Les pressions inflationnistes sous-jacentes s’atténuent selon un large éventail d’indicateurs. Bien que le chemin vers la stabilité des prix soit encore long, chaque évolution positive compte », ont-ils écrit. « Cela nous amène à maintenir notre appel à la Banque du Canada de relever les taux une seule fois de plus, avec un mouvement de 25 points de base en décembre. », selon Desjardins.