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Mercredi, on s’attend à un maintien du taux directeur

22 janvier, 2024   |   Par Kadiatou Bah

Beaucoup trop d’indicateurs, y compris l’inflation, sont encore trop irréguliers pour que la Banque du Canada aborde le sujet des baisses de taux d’intérêt.

L’inflation s’est peut-être accélérée en décembre, mais de nombreux experts prévoient toujours que la première annonce du taux directeur de l’année, prévue pour ce mercredi 24 janvier, entrainera un nouveau maintien.

Plus précisément, les économistes des banques : Scotia, RBC, TD et Desjardins prédisent tous que la Banque du Canada maintiendra son taux de référence à 5 %, niveau où il se situe depuis la dernière hausse des taux en juillet 2023.

Bien que les délibérations de la banque cette semaine s’annoncent assez simples, la conférence de presse qui suivra l’annonce de mercredi pourrait donner aux Canadiens quelques indices sur ces baisses de taux ou à tout le moins, aider à gérer les attentes quant au moment où cette première baisse interviendra de manière réaliste. Un rapport trimestriel sur la politique monétaire sera également publié parallèlement à l’annonce des taux.

« Il sera essentiel de surveiller les orientations prospectives », écrit Derek Holt, économiste à la Banque Scotia, dans une note de vendredi.

Compte tenu de la récente réaccélération de l’inflation sous-jacente, Holt affirme que le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, sera probablement « prudent » dans ses remarques à la presse, et pourrait même faire allusion au fait que les marchés ont jusqu’à présent été « trop agressifs » dans leurs prix pour envisager des baisses de taux.

Gardez à l’esprit que Macklem lui-même a déclaré le mois dernier que la banque centrale aurait besoin de preuves que l’économie était « clairement sur la bonne voie » vers une inflation de 2 % avant de dire quoi que ce soit de concret sur les réductions de taux et l’ordre du jour de leur calendrier à venir. Et même si la hausse de l’inflation en décembre était une anomalie, l’IPC reste à près d’un pourcentage et demi de l’objectif de la banque.

« En plus de l’inflation, beaucoup trop d’indicateurs sont encore irréguliers pour que Macklem aborde le sujet des réductions », souligne Holt.

« La croissance des salaires est hors du commun selon l’enquête sur la population active. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne la chute de la productivité », dit-il. 

L’immigration reste excessive par rapport à la pénurie de logements. La politique budgétaire continue de lutter contre la politique monétaire. L’économie américaine reste résiliente. 

Dans la même veine que Holt, les économistes de la RBC Nathan Janzen et Claire Fan écrivent dans une note également datée de vendredi que la conférence de presse de Macklem mercredi sera « surveillée de près pour obtenir des indices sur la durée pendant laquelle la banque centrale prévoit maintenir les taux d’intérêt à ces niveaux », et prévient que Macklem devrait « s’opposer à l’idée » selon laquelle la banque abaisserait son taux de référence dans un avenir proche.

« Il est possible que la banque centrale fasse allusion à une fin plus précoce que prévu de sa politique de resserrement quantitatif, mais elle s’efforcerait probablement de faire comprendre que l’objectif principal de ce changement serait d’assurer une liquidité adéquate sur les marchés de financement plutôt que de signaler un changement à sa politique monétaire », ajoutent-ils.

« En ce qui concerne la politique monétaire actuelle, les développements économiques ont été suffisamment faibles pour renforcer le fait que de nouvelles hausses des taux d’intérêt ne seront pas nécessaires, mais l’inflation et la croissance des salaires ont également été trop rigides pour induire la Banque du Canada à envisager de lancer une politique monétaire restrictive.