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L’inflation canadienne ralentit à 4,3 %

18 avril, 2023   |   Par Kadiatou Bah

L’inflation a baissé au rythme le plus lent en près de deux ans, un répit pour la Banque du Canada dans un marché de l’emploi et une économie qui continuent de défier les attentes d’une récession.

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 4,3 % en mars par rapport à il y a un an, le chiffre le plus bas depuis août 2021, a rapporté mardi Statistique Canada à Ottawa. Cela correspondait aux attentes des économistes et était en baisse par rapport à l’IPC à 5,2% en février.

Sur une base mensuelle, l’indice a augmenté de 0,5 % en mars, ce qui correspond également aux prévisions des économistes.

Soupir de la Banque du Canada

Les chiffres confirment que l’inflation au Canada décélère fortement cette année, soutenant la décision de la Banque du Canada de suspendre sa campagne de resserrement alors même que l’économie s’avère largement résiliente après des augmentations rapides des coûts d’emprunt.

La semaine dernière, le gouverneur Tiff Macklem et ses fonctionnaires ont laissé les taux d’intérêt inchangés à 4,5 % pour la deuxième réunion consécutive, affirmant que les données récentes renforcent leur confiance dans le fait que l’inflation continuera de ralentir.

« Nous devons imaginer que la Banque du Canada est satisfaite de la publication des données d’aujourd’hui », ont déclaré Andrew Kelvin et Robert Both, stratèges de l’unité des valeurs mobilières de la Banque TD, dans un rapport aux investisseurs. 

« Même si l’inflation évolue conformément aux prévisions de la Banque du Canada, les marchés conservent un biais de resserrement modeste pour les trois prochaines réunions. ».

Les obligations et le huard ont peu changé après la publication.

Projections

Les décideurs s’attendent à ce que les hausses des prix à la consommation ralentissent à 3 % vers le milieu de l’année et reviennent à près de leur objectif de 2 % d’ici la fin de 2024. Mais ils ont déclaré que ramener les prix à 2 % pourrait s’avérer plus difficile car les anticipations d’inflation diminuent lentement. Les prix des services et la croissance des salaires restent qu’à même élevés.

La semaine dernière, Macklem a également repoussé les attentes du marché concernant une baisse des taux d’intérêt, réitérant qu’il était « beaucoup trop tôt » pour parler d’assouplissement de la politique monétaire. Les traders de swaps au jour le jour parient maintenant que la banque centrale ne commencera pas à couper avant l’année prochaine et évaluent à nouveau une chance d’une hausse en 2023.

Autre indicateur étroitement surveillé, l’inflation des services a ralenti à 5,1 % en mars. Mais dans un signe que les pressions salariales pourraient s’intensifier, plus de 155 000 travailleurs fédéraux devraient se mettre en grève à partir de mercredi si aucun accord n’est conclu sur leurs pourparlers avec le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau d’ici mardi soir.

Certes, les mesures de base de la Banque du Canada ont augmenté au cours du mois, un signe potentiel de rigidité.

Alors qu’une grande partie de la baisse globale en mars provient de la baisse des prix de l’énergie et des effets favorables de l’année de référence, les prix des produits alimentaires et le coût de remplacement par le propriétaire ont augmenté à un rythme plus lent.

En mars, les prix de l’essence ont chuté pour le deuxième mois consécutif, en baisse de 13,8 % dans la plus forte baisse annuelle depuis juillet 2020. La croissance des prix des biens durables a également ralenti, les prix des meubles menant la décélération en grande partie sur les effets de l’année de référence.

Le coût de remplacement par le propriétaire a continué de ralentir, augmentant de 1,7 % par rapport à il y a un an. En revanche, les frais d’intérêt hypothécaires ont augmenté à un rythme plus rapide, bondissant de 26,4 %, la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée, les Canadiens continuant de renouveler et de contracter des prêts à des taux d’intérêt plus élevés.